Guillaume Comte et Thierry Bellanger, respectivement Président et Directeur Général de Prévenir c’est Changer viennent nous expliquer quel rôle prépondérant joue le diagnostic de maturité dans le développement d’une culture santé-sécurité au sein de l’entreprise.
Guillaume, Thierry, il existe un paradoxe entre l’augmentation des accidents autravail et des maladies professionnelles observée ces dernières années et les innombrables plans d’actions qui visent à les réduire mais sans succès. Pouvez-vous expliquer ce constat d’échec ?
Thierry :
De manière provoquante, je dirais qu’il y a une grande différence entre des plans d’actions en santé-sécurité en décalage avec les problèmes de fond de l’organisation, orientés sur des effets de mode ou sous le couvert d’un respect des obligations réglementaires et ceux qui visent l’efficience essentiellement centrés sur l’atteinte d’un résultat, la résolution de problème et l’élévation du niveau de maturité.
Seuls les plans d’actions qui visent le développement de la culture santé-sécurité permettent d’obtenir des résultats durables et significatifs.
Quelles est la différence entre un diagnostic du système de management et un diagnostic du niveau de maturité ?
Guillaume :
Dans le premier cas, l’organisation compare son état à celui du contenu d’une norme. Une entreprise peut être conforme en tout point à une norme comme par exemple l’ISO 45001 et pour autant, enregistrer des accidents graves voire mortels. C’est la démonstration qu’un système de management n’est pas un système qui garantit le résultat. Qui plus est, très souvent, les organisations s’arrêtent de progresser après la certification alors que ce n’est que le début de l’aventure.
Le diagnostic de maturité est plus global qu’un diagnostic du système de management. On peut même dire qu’il l’englobe. La puissance de cet outil réside dans le fait de diagnostiquer, en plus du système, le niveau d’engagement des équipes, des managers et des dirigeants, leur degré de motivation et leur capacité à passer d’une posture immobile à une posture adaptative notamment autour des questions de changement.
Existe-t-il un point commun entre le diagnostic, le plan d’actions et l’atteinte de résultats ?
Thierry :
Effectivement, il y a un point commun qui prédomine entre ces trois thématiques. C’est le niveau de maturité de l’organisation.
Si une entreprise n’évalue pas ou ne s’attarde pas suffisamment sur l’évaluation de son niveau de maturité avant d’agir, elle va générer un diagnostic incomplet qui inévitablement déterminera le contenu d’un plan d’actions décentré qui lui-même par effet de cascade, produira des résultats en deçà de ceux attendus ou espérés.
Au travers de son niveau de maturité, on entend les modes de fonctionnement collectifs et individuels..
Guillaume Comte
- Diplômé Executive MBA Audencia Business School
- Diplômé Ingénieur généraliste, ESAIP
- Instructeur SafeStart ®
- Qualification Risk Manager CNPP
- 20 ans d’expérience en industrie, négoce, logistique et service
Thierry Bellanger
- Diplômé Ingénieur en Management et QSE, CNAM
- Diplômé Ingénieur TerritorialAccrédité à l’Approche Neurocognitive et Comportementale INC Paris
- Sportif de haut niveau et ancien sapeur-pompier de Paris
- 30 d’expérience en industrie, service et administration publique